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Auguste Crépuscule Vengeur

Auguste Crépuscule Vengeur
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Auguste Crépuscule Vengeur
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13 avril 2012

Associations d'idées...

          Il y a seulement quelques jours de cela, j'ai été frappé d'une révélation. On s'attend généralement à ce que ce genre de prises de conscience survienne lors de moments clés de notre existence, se révèle tel un précieux trophée... Mais en l'occurrence, c'est au sortir du lieu d'aisances que m'est apparue une réflexion qui allait bouleverser mon quotidien. Avant d'entrer dans le vif du sujet, une brève remise en contexte s'impose.

J'achève une tâche ingrate mais néanmoins vitale, et c'est en effeuillant le cylindre cartonné de ses ultimes parures rosées qu'une inscription mystérieuse saisit mon regard évasif : "Vous pouvez me jeter dans les toilettes". Si la portée d'un tel message peut au premier abord sembler limitée, j'y ai pour ma part vu d'obscures ramifications. Tout d'abord fallait-il comprendre que ce rouleau était confectionné de telle façon qu'il était facilement dissoluble dans l'eau ; Un premier uppercut à ma connaissance fragile. Puis soudain, me voilà lardé d'une lame létale qui fait voler en éclats les fondements de ma raison. Ce rouleau à l'apparence débonnaire s'adresse à moi, et parle de lui à la première personne, un procédé de rhétorique aussi simple qu'efficace. Loin d'être tenté de communiquer avec le dit cylindre de carton pour autant, je suis saisi d'une angoisse aiguë : ce petit objet anodin serait-il doté d'une intelligence propre, d'un pouvoir de persuasion sur moi ? La confusion s'empare de moi. Que penser alors de nos ordinateurs et leurs mises à jour automatiques, de nos voitures et leurs systèmes électroniques de plus en plus sophistiqués ?


La publicité nous inocule des idées, des envies que nous sommes incapables de mettre en mots, la machine infernale des médias exerce son hypnose sur nous jour et nuit. Et si ce système de pression mentale s'étendait au-delà de l'entendement ? Et si nous devions nous méfier de chaque particule de matière qui nous entoure ? Et si l'humanisation progressive de notre environnement tendait à nous réifier et nous rendre à la merci d'une intelligence artificielle bientôt hors de contrôle ? Enfin, tout ça pour dire que je suis sorti des toilettes moins con. Comme quoi...

Alors si vous aussi, vous pensez que quelque chose de pas net se trame, exprimez-vous à ce sujet (ou bien à propos d'autre chose !) et ensemble, organisons la résistance avant la révolte de la machine sur l'homme.

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28 mars 2012

Pour vous amis dormeurs... Et les autres.

Bien le bonsoir.

J'aimerais, pour la première fois, en exclusivité mondiale, traiter d'un sujet sérieux. J'ai nommé la paralysie du sommeil. Certes, c'est un terme assez effrayant, et... il désigne quelque chose qui l'est tout autant à vrai dire... La paralysie du sommeil, c'est avant tout un mécanisme naturel qui a lieu lorsque nous nous endormons, et ce, tous les soirs sans exception. C'est ce système ingénieux et inconscient qui fait que lorsque nous rêvons la nuit, nous ne reproduisons pas les gestes qui nous animent dans ces frasques nocturnes. C'est une sécurité, un verrouillage automatique de la porte par laquelle s'échappent les informations que notre cerveau transmet à nos muscles pour permettre le mouvement en temps normal. Jusque là, rien de bien sorcier. Mais imaginez alors que ce phénomène se produise alors que nous ne dormons pas. Que se passera-t-il ? Eh bien, c'est la paralysie ! En ce qui concerne le pourquoi d'un tel bug mental, ça n'est pas mon domaine, mais le fait est que ça peut arriver. Et que c'est une expérience relativement traumatisante. Je m'explique. La victime de la paralysie du sommeil se retrouve dans un état transitoire entre sommeil et éveil, totalement incapable de bouger. Mais comme si cela n'était pas suffisant, cet état entraîne de nombreux "symptômes" tels que des hallucinations auditives, visuelles, une sensation de pression sur la poitrine, et la plupart du temps, une impression de danger voire de mort imminente. Pourquoi ? J'en sais rien non plus !

Ça m'est arrivé il y a quelques années, et ce n'est que plus tard que j'ai su mettre un mot sur cette expérience terrifiante. Ça n'a peut-être l'air de rien comme ça, mais il faut le vivre pour le comprendre. C'était il y a environ 4 ans. Au beau milieu de la nuit, je me suis soudain senti incapable de bouger, et vulnérable. Je sentais une présence tout près de mon cou, comme une main sur le point de m'enserrer la gorge. Et dans mes oreilles, un bourdonnement très violent mêlé à des bruits sourds de râles et de cris. J'ai tenté de me débattre pendant de longues secondes jusqu'à ce que la paralysie se dissipe, et que je me réveille enfin, en nage. Aussi terre-à-terre que j'étais, je n'ai pas pu qualifier cette expérience de cauchemar. Elle a ceci de différent qu'elle est si intense qu'elle en parait réelle. Avec le recul que j'ai moi-même sur ce récit, je réalise qu'il peut paraître capillotracté (oui, ça existe) mais c'est pourtant ce que j'ai vécu, tout comme de nombreuses personnes dans le monde ! (Il paraîtrait que nous sommes tous voués à vivre ça au moins une fois dans notre vie, alors ne criez pas victoire trop vite, huhuhu).

Aujourd'hui, plusieurs années après ma première paralysie du sommeil, je dois dire que la connaissance du processus ma amené à faire de nouvelles découvertes encore plus poussées sur le sujet. Il est possible de provoquer la paralysie du sommeil. M'enfin bon, pourquoi voudrait-il faire ça, le bougre ? Haha. Il s'avère que ce trouble est un corridor vers un autre phénomène, encore plus mystérieux à mes yeux ; le rêve lucide. Qu'est-ce donc cela ? Tout simplement un rêve pendant lequel on est conscient d'être en train de rêver. Si si, ça vous est forcément arrivé au moins une fois !

Pour celles et ceux que je n'ai pas encore perdu(e)s en route donc, il est possible de provoquer la paralysie du sommeil en piégeant son propre cerveau. Pour ce faire, il suffit d'apprendre les rudiments de son langage ! Moui c'est cela, ça coule de source. Lorsque la fatigue nous envahit une fois couchés, notre esprit a les moyens de vérifier si nous sommes endormis ou éveillés. Si nous dormons, alors il va provoquer la paralysie du sommeil, ce processus naturel et inconscient. Mais si nous parvenons à lui faire croire que nous dormons, alors nous serons aux premières loges pour profiter du phénomène en temps réel. Lorsque notre corps est relaxé, sur le point de se laisser emporter par le sommeil, le cerveau déclenche une série de tests visant à s'assurer que c'est bien le cas. Ces tests se matérialisent par des démangeaisons corporelles, ou bien un besoin imminent de bouger, ou de se retourner, besoin auquel nous répondons généralement inconsciemment. Mais dès lors qu'on se concentre un peu, il devient possible de résister à ces signaux. En ne cédant pas à ces pièges, en se concentrant sur une pensée simple, en s'efforçant de ne pas se laisser emporter par le sommeil, on finit par envoyer au cerveau le feu vert pour déclencher la paralysie. Y'a encore du monde ? Bon. Et donc, si vous êtes encore conscient à ce moment-là, attendez-vous à vivre quelque chose d'intense ; la fameuse paralysie du sommeil en direct live (accord parental souhaitable, comme on disait à mon époque).

J'y suis presque parvenu la nuit dernière, j'ai senti la paralysie s'emparer de mon corps, un bourdonnement a commencer à noyer mes tympans, mais j'ai eu un spasme musculaire, presque imperceptible, et j'ai involontairement interrompu le processus en cours. Enfin, si je le fais, c'est, comme je l'ai dit plus haut, pour parvenir à induire un rêve lucide. En effet, en résistant à la paralysie jusqu'au bout, on s'endort en étant conscient de s'endormir, ce qui est impossible en temps normal. Cette lucidité exceptionnelle au moment du basculement entre éveil et sommeil permet de garder un contrôle de ses pensées, et comme c'est bien connu, une fois que nous sommes endormis, nos pensées se manifestent par le biais détourné du rêve ! J'ignore encore quel genre de sensations une telle transition peut engendrer, mais je suis persuadé que c'est une expérience unique et qu'il s'agit d'un moyen privilégié d'étudier cette bête au nom barbare qui nous tourmente sans qu'on puisse jamais la saisir : j'ai nommé l'inconscient.

Sigmund n'a qu'à bien se tenir.

 

le cauchemar

Johann Heinrich Füssli, Le Cauchemar


6 février 2012

And yet another pointless piece of sh... erm, work.

"L'atelier" de Boris était une pièce pour le moins singulière. Délimité par quatre cloisons miteuses qu'on aurait crues constituées de morceaux de pain d'épice glués les uns aux autres à la hâte, ce cagibi imperméable à toute intrusion extérieure - excepté la pluie, baignait en permanence dans un brouillard opaque constitué à 75% de mystère, et 25% de fumée de joint. Quant à l'analyse poussée de l'ambiance olfactive, il serait vain d'espérer obtenir des résultats convaincants sans consultation préalable d'un comité de nez éminents. Un des murs était partiellement tapissé de faïence de salle de bains style Philippe Nonante qui accueillait un petit établi vétuste croulant sous un amas de babioles biscornues. Parmi ces reliques, on pouvait trouver un décélérateur de particules de céleri rémoulade fonctionnant avec quatre piles, un couvercle de poubelle à l'éffigie de Gaston Lagaffe, le tout premier prototype de boomerang sous-marin, jamais breveté, une collection de héros Marvel miniature sculptés dans des bouchons de liège, et une Renault 5 en nougatine à l'échelle 1/43 à peine entamée, entre autres. Dans un coin de la caverne trônait un édicule de ouatères dont les parois bricolées se dandinaient à loisir dans un concerto de tôle qui ondule. En guise de source lumineuse, un seul et unique néon, véritable aimant à moustiques, faisait vivre ce royaume des ombres, avec le soutien d'une lampe de bureau à triste allure, mais de bonne volonté. Quant à la lumière du jour, elle semblait depuis des lustres avoir renoncé à traverser les vitres.

Ce matin-là, Boris se réveilla dans son lit, en sueur, la tête enfouie sous son traversin obèse. Une nuit agitée. Il eût tant aimé qu'elle fût passée dans ce même lit auprès d'une jeune fille aux attributs mammaires prohéminents, ou même sur le parquet à ingérer des bières sans alcool gracieusement apportées par un groupe de comparses festifs. Il n'avait hélas eu pour seule compagnie le grondement sonore de son estomac qui se tuait à la tâche. Mauvaise digestion. Boris pouvait se targuer d'avoir mis au point une savante décoction médicale à base de résines diverses, dont le contact avec les sucs gastriques engendrait un ralentissement considérable de la décomposition d'aliments récemment ingurgités. Le patient se soumettait ainsi au principe dit de "constante éructatoire" permettant de conserver jusqu'à trois semaines les nombreux effets inhérents à la consommation de certaines denrées riches. Son invention n'avait pas reçu le succès escompté auprès des nutritionnistes, mais bénéficiait néanmoins d'une certaine notoriété parmi ses amis amateurs de gastronomie américaine à qui il en cédait régulièrement des cagettes entières, moyennant menue finance. Il avait donc manifestement avalé le contenu d'un flacon posé sur le rebord du lavabo la veille au soir. Il fut soudain saisi d'un vertige hallucinatoire dans lequel il se voyait, livide, amorphe et froid, étalé dans un lit d'hôpital, avec à son chevet sa pauvre famille à qui un médecin trapu, chauve et édenté travesti en Faucheuse pour l'occasion raconterait comment, par négligence, leur fils avait succombé à un empoisonnement via l'absorption d'un échantillon de gel douche dérobé furtivement à l'insu de la femme de chambre dans un hotel formule un quatre ans auparavant. Ce scénario catastrophe lui donna des sueurs froides, et il se décida à jeter le petit flacon de gel douche en question avant que la prophétie ne se réalise. Et puis, sérieusement, ce médecin enveloppé de noir, pensa-t-il, avait de quoi vous dissuader de jouer avec la vie, si c'était ce à quoi le vrai visage de La Mort ressemblait. En plus, il exhalait une forte odeur de camomille.
   
Depuis peu, Boris se plaignait de vertiges associés à des hallucinations auditives assez troublantes. La veille encore, il avait cru ouïr sa voisine sexagénaire lui susurrer des mots doux via le siphon de la baignoire. Lorsque sa vie sociale déjà peu développée s'en trouva affectée, il se décida à enfourcher sa bicyclette avant de s'apercevoir qu'il n'en restait que la frêle carcasse solidement attachée à un poteau au bas de son immeuble. Bien que déjà fort las après la descente depuis son appartement, par l'ascenseur, il se refusa à en rester là, et insuffla à ses jambes endolories une cadence bancale qui put bientôt s'apparenter à la foulée hésitante d'un octogénaire atteint d'arthrite. Son rythme de croisière lui permit quelques instants d'apprécier l'architecture des bâtiments de son quartier, témoins décrépis d'une époque obscure dont il ne suivaient les rebondissements majeurs que grâce à sa page accueil Google. Il put également découvrir à l'angle de sa rue bon nombre de petits commerces qui lui semblèrent avoir germé là pendant la nuit comme par echantement. C'est à ce moment-là qu'il réalisa, entre deux râles profonds, qu'il était incapable d'évaluer le temps depuis lequel il ne s'était pas aventuré hors de sa grotte.
Boris avait arrêté voilà deux ans ses études en acupuncture stellaire et ne vivait que de la vente par correspondance de cendriers en terre cuite faits main, business somme toute prometteur auprès des ménagères de plus de cinquante ans.

26 janvier 2012

Épicurisme Prosélyte

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"Tantôt farouche, tantôt frivole

Il nous échappe, faible espoir aux lueurs sombres

Comme une mouche qui s'envole

Cet avenir instable n'est que pénombre"

 

Chevin Bénard, Who stole my mushroom omelette ?, 2011, éditions Fougasse Truculente

21 janvier 2012

Fluctuation Cathartique

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Cette toile impressionniste, fruit de six années de travail acharné, n'a depuis cessé de susciter les protestations les plus acerbes. Sa vision du processus auto-régulatif d'étreinte cérébrale engendré par la truculence d'une confrontation aiguë n'est pas sans ébrécher les mentalités conformistes les plus nébuleuses.

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21 janvier 2012

I'ma Draw You !

Un artiste contemporain au tracé leste et au regard aiguisé. Mon mentor, en quelque sorte. 

 C'est ici : http://www.youtube.com/watch?v=BjqymWBhPLc

 

20 janvier 2012

Érudition Ésotérique

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Le regard affûté de l'artiste nous dévoile ici une fresque engagée, vigoureuse estocade à la crédulité doucereuse d'une conglomérat grouillant, avide de sublime.

17 janvier 2012

Mimétisme Astral

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Très sobrement, cette pièce unique éructe un flot confus de préceptes illusoires mais néanmoins incandescents au visage d'un insipide frimas humain rongé de chimères géographiques mort-nées. 

17 janvier 2012

Ascèse Diaphane

20120117011805

C'est avec une incongruité affable que l'artiste fait dire à cette œuvre avec une virulence implacable ce que beaucoup ne diront pas, victimes du geyser furieux de l'oppression sociale et de ses miasmes délétères.

7 mars 2011

Démence ?

Hum, un peu lourd, non ? Written more than two years ago.

Je subis la conséquence étrange d’une aliénation naturelle. Je vis au rythme dément des pulsations de mon cœur, transporté pas mes songes vers une prison inaccessible, loin du confortable tumulte de l’agitation des humains. Gangrène. Sur mes lèvres se dessine un sourire invisible. La violente extase de l’horizon inconnu emplit mes veines et anime mon corps, un vent nouveau désinhibe mes sens et me voilà bouleversé.

Le virus innocent a germé en moi et éclora tôt ou tard, une nuit ou un matin, trompant ma vigilance. Caresse. Il m’arrache à ma torpeur paisible, il me pilote et me dirige, et me protège de son étreinte envenimée ; seule sa disparition me rendra de nouveau vulnérable aux agressions de la réalité. 

Je suis désormais immunisé, mais pourtant, je suis malade.

 

  

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