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Auguste Crépuscule Vengeur
Auguste Crépuscule Vengeur
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Auguste Crépuscule Vengeur
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28 mars 2012

Pour vous amis dormeurs... Et les autres.

Bien le bonsoir.

J'aimerais, pour la première fois, en exclusivité mondiale, traiter d'un sujet sérieux. J'ai nommé la paralysie du sommeil. Certes, c'est un terme assez effrayant, et... il désigne quelque chose qui l'est tout autant à vrai dire... La paralysie du sommeil, c'est avant tout un mécanisme naturel qui a lieu lorsque nous nous endormons, et ce, tous les soirs sans exception. C'est ce système ingénieux et inconscient qui fait que lorsque nous rêvons la nuit, nous ne reproduisons pas les gestes qui nous animent dans ces frasques nocturnes. C'est une sécurité, un verrouillage automatique de la porte par laquelle s'échappent les informations que notre cerveau transmet à nos muscles pour permettre le mouvement en temps normal. Jusque là, rien de bien sorcier. Mais imaginez alors que ce phénomène se produise alors que nous ne dormons pas. Que se passera-t-il ? Eh bien, c'est la paralysie ! En ce qui concerne le pourquoi d'un tel bug mental, ça n'est pas mon domaine, mais le fait est que ça peut arriver. Et que c'est une expérience relativement traumatisante. Je m'explique. La victime de la paralysie du sommeil se retrouve dans un état transitoire entre sommeil et éveil, totalement incapable de bouger. Mais comme si cela n'était pas suffisant, cet état entraîne de nombreux "symptômes" tels que des hallucinations auditives, visuelles, une sensation de pression sur la poitrine, et la plupart du temps, une impression de danger voire de mort imminente. Pourquoi ? J'en sais rien non plus !

Ça m'est arrivé il y a quelques années, et ce n'est que plus tard que j'ai su mettre un mot sur cette expérience terrifiante. Ça n'a peut-être l'air de rien comme ça, mais il faut le vivre pour le comprendre. C'était il y a environ 4 ans. Au beau milieu de la nuit, je me suis soudain senti incapable de bouger, et vulnérable. Je sentais une présence tout près de mon cou, comme une main sur le point de m'enserrer la gorge. Et dans mes oreilles, un bourdonnement très violent mêlé à des bruits sourds de râles et de cris. J'ai tenté de me débattre pendant de longues secondes jusqu'à ce que la paralysie se dissipe, et que je me réveille enfin, en nage. Aussi terre-à-terre que j'étais, je n'ai pas pu qualifier cette expérience de cauchemar. Elle a ceci de différent qu'elle est si intense qu'elle en parait réelle. Avec le recul que j'ai moi-même sur ce récit, je réalise qu'il peut paraître capillotracté (oui, ça existe) mais c'est pourtant ce que j'ai vécu, tout comme de nombreuses personnes dans le monde ! (Il paraîtrait que nous sommes tous voués à vivre ça au moins une fois dans notre vie, alors ne criez pas victoire trop vite, huhuhu).

Aujourd'hui, plusieurs années après ma première paralysie du sommeil, je dois dire que la connaissance du processus ma amené à faire de nouvelles découvertes encore plus poussées sur le sujet. Il est possible de provoquer la paralysie du sommeil. M'enfin bon, pourquoi voudrait-il faire ça, le bougre ? Haha. Il s'avère que ce trouble est un corridor vers un autre phénomène, encore plus mystérieux à mes yeux ; le rêve lucide. Qu'est-ce donc cela ? Tout simplement un rêve pendant lequel on est conscient d'être en train de rêver. Si si, ça vous est forcément arrivé au moins une fois !

Pour celles et ceux que je n'ai pas encore perdu(e)s en route donc, il est possible de provoquer la paralysie du sommeil en piégeant son propre cerveau. Pour ce faire, il suffit d'apprendre les rudiments de son langage ! Moui c'est cela, ça coule de source. Lorsque la fatigue nous envahit une fois couchés, notre esprit a les moyens de vérifier si nous sommes endormis ou éveillés. Si nous dormons, alors il va provoquer la paralysie du sommeil, ce processus naturel et inconscient. Mais si nous parvenons à lui faire croire que nous dormons, alors nous serons aux premières loges pour profiter du phénomène en temps réel. Lorsque notre corps est relaxé, sur le point de se laisser emporter par le sommeil, le cerveau déclenche une série de tests visant à s'assurer que c'est bien le cas. Ces tests se matérialisent par des démangeaisons corporelles, ou bien un besoin imminent de bouger, ou de se retourner, besoin auquel nous répondons généralement inconsciemment. Mais dès lors qu'on se concentre un peu, il devient possible de résister à ces signaux. En ne cédant pas à ces pièges, en se concentrant sur une pensée simple, en s'efforçant de ne pas se laisser emporter par le sommeil, on finit par envoyer au cerveau le feu vert pour déclencher la paralysie. Y'a encore du monde ? Bon. Et donc, si vous êtes encore conscient à ce moment-là, attendez-vous à vivre quelque chose d'intense ; la fameuse paralysie du sommeil en direct live (accord parental souhaitable, comme on disait à mon époque).

J'y suis presque parvenu la nuit dernière, j'ai senti la paralysie s'emparer de mon corps, un bourdonnement a commencer à noyer mes tympans, mais j'ai eu un spasme musculaire, presque imperceptible, et j'ai involontairement interrompu le processus en cours. Enfin, si je le fais, c'est, comme je l'ai dit plus haut, pour parvenir à induire un rêve lucide. En effet, en résistant à la paralysie jusqu'au bout, on s'endort en étant conscient de s'endormir, ce qui est impossible en temps normal. Cette lucidité exceptionnelle au moment du basculement entre éveil et sommeil permet de garder un contrôle de ses pensées, et comme c'est bien connu, une fois que nous sommes endormis, nos pensées se manifestent par le biais détourné du rêve ! J'ignore encore quel genre de sensations une telle transition peut engendrer, mais je suis persuadé que c'est une expérience unique et qu'il s'agit d'un moyen privilégié d'étudier cette bête au nom barbare qui nous tourmente sans qu'on puisse jamais la saisir : j'ai nommé l'inconscient.

Sigmund n'a qu'à bien se tenir.

 

le cauchemar

Johann Heinrich Füssli, Le Cauchemar


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